Présentation
Dans mon travail, certaines préoccupations constantes apparaissent :
– L'utilisation d'un matériau atonal librement choisi au départ et dont on tire par combinaisons contrapuntiques et harmoniques, par projection des cellules les unes sur les autres, toutes les possibilités (comme dans 4 Reflets pour clarinette(s) et piano, mon Concerto pour flûte, mon Concerto pour clarinette, la série des Iter).
– L'adaptation à la musique de certaines strucures littéraires comme le journal (cf. Diurnal pour deux guitares), de certaines figures grammaticales, syntaxiques (cf. la série des Digressions pour saxophones, Tmesis I pour clarinette et piano), métaphoriques (cf. Aphélie pour quatre clarinettes, Récifs pour flûte(s), clavecin et percussion, Alternance pour flûte, clarinette, basson, violon, alto, vibraphone et piano), ou encore de certains procédés de la technique picturale comme l'insert (cf. Insertions pour hautbois, clarinette, alto, violoncelle et Glyphes pour flûte(s), microphones et piano).
– Le théâtre musical : Médée (sur un livret de Colette Bottin) se veut un "opéra de chambre" où toutes les conquêtes de la "nouvelle vocalité", du sprechgesang et de la désarticulation phonétique au bel canto, sont utilisées pour servir le langage dramatique.
– Le retour et le déploiement du son dans l’espace (cf. la série des Échos pour cuivres, Résonances pour trois clarinettes, Anklang pour flûte, clarinette, violon, violoncelle, piano, percussion et dispositif électronique.
– Le phantasme de plus en plus récurrent, dans les dernières années, du morceau en un mouvement dicté par l’inconscient (cf. Per Quattro ‘Uc’ Celli pour violoncelles, la Symphonie nº2 pour orchestre, Sua Sponte pour clarinette, violon et piano).
– Enfin, et surtout, l’affirmation d’un lyrisme assumé et affranchi de toute nostalgie passéiste (cf. Liebesstücke pour alto et piano, Quatuor à cordes nº3). Peut-être, par là, s’ouvre une nouvelle aventure esthétique..
[ Alain Fourchotte ]